La pandémie ayant rendu nos visites dans les centres impossibles, nous nous sommes adaptés au nouveau contexte en nous mettant à l’écoute des besoins accessibles. Lorsqu’une porte se ferme, une fenêtre s’ouvre… alors nous avons saisi cette chance de partager notre programme de formation auprès de jeunes du quartier dans le cadre d’alternatives à l’emprisonnement. Les besoins sont tels ! Il y a tant de jeunes à soutenir… tant de situations invraisemblables. Le personnel gouvernemental local nous a accueillis avec gratitude et bienveillance car ils ne savent plus comment enrayer cette incessante délinquance.
Dès le premier contact, l’équipe a dû s’adapter. Les formations sur la gestion des émotions et de la colère devaient attendre, de même que les préparations à un quelconque entretien d’embauche car ce qui nous attendait c’est, pour certains d’entre eux, de savoir lire « mami, lumpia, lugaw », pour d’autres de savoir additionner, soustraire, diviser et de savoir, à leur demande, parler un anglais basique. Alors, pendant que ceux qui ont eu la chance de quelques années d’études allaient de l’avant avec notre équipe, je me suis assise avec mes deux jeunes.