Vendredi 6 octobre, l’équipe d’ACAY Marseille a été invitée à participer à une journée organisée par les équipes sanitaires de l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs de Marseille (EPM) à la Bibliothèque de l’Alcazar à Marseille. Une intervention du directeur et d’un ambassadeur d’ACAY qualifiée comme “une étoile dans la nuit noire”…
Diverses personnalités sont intervenues : parmi elles, Boris Cyrulnik (neuropsychiatre), Eric Mangin (Vice-président chargé des fonctions de juge des enfants – Tribunal de justice Marseille) et Philippe Pujol (Ecrivain et journaliste). Chaque intervenant a apporté son regard et expertise sur les facteurs déclencheurs de la délinquance afin de mieux comprendre les jeunes pour les accompagner vers une reconstruction de soi et sur la prise en charge nécessaire pour faire de la détention un temps utile.
Boris Cyrulnik a développé son idée sur l’attachement comme étant essentiel au développement psychologique de l’enfant. Selon lui, l’attachement sécurisant où l’enfant se sent aimé et soutenu par ses figures parentales, favorise des compétences émotionnelles et sociales saines ainsi qu’une capacité de résilience. En revanche, un attachement insécure, marqué par des expériences de négligence, d’abus ou de rupture, peut entrainer des difficultés émotionnelles et relationnelles. Tout le travail d’ACAY consiste donc à aider le jeune à verbaliser son vécu afin de susciter des prises de conscience. Un travail sur les compétences psychosociales pourra alors démarrer…
Philippe Pujol a écrit « La fabrique du monstre » et « French deconnection » où il décrit les réalités complexes de la vie urbaine à Marseille. Durant son intervention, il a évoqué la construction et les forces supérieures voire internationales des réseaux de stupéfiants pour en arriver jusqu’aux petites mains, au bas de l’échelle, qui se trouvent, être celles de nos jeunes. Il a su développer les différentes étapes de l’embrigadement des jeunes et la pression qu’ils subissent, ce qu’il appelle aussi « l’esclavagisme ».
Enfin, Idrisse, ancien jeune suivi par ACAY, aujourd’hui salarié, a également été convié à partager avec l’aide de Laurent, directeur, son témoignage d’espoir et l’approche pédagogique d’ACAY devant 200 professionnels du milieu carcéral.
« C’est la voix de tous ces jeunes détenus anciens ou actuels qui a été portée et entendue »
« Le récit d’Idrisse est apparu comme une étoile dans la nuit noire. Son courage et sa force mentale sont un exemple pour tous, aussi bien pour les professionnels que pour les détenus. La preuve indéniable que dans la vie tout est possible.« , nous a communiqué Sylvie Brollo, la psychologue de l’Établissement Pénitentiaire pour Mineurs. “C’est la voix de tous ces jeunes détenus anciens ou actuels qui a été portée et entendue. Mes jeunes patients [jeunes incarcérés] me parlent souvent d’ACAY, en particulier d’Idrisse qui est un modèle pour eux porteur d’espoir.”, poursuit Sylvie après avoir écouté l’intervention d’Idrisse et Laurent.
De plus, l’éducatrice d’Idrisse quand il était mineur, madame Mongey, était présente au colloque :
“Une page s’est tournée pour “le minot et ses éducs”. Il a brillamment transformé l’essai par une envie de transmettre ! Enfin, je remercie ACAY pour la continuité de la prise en charge éducative. Elle doit nous rappeler l’importance du travail partenarial afin de favoriser la réinsertion des publics sous-main de justice. A travers son récit de vie, Idrisse illustre les bienfaits du lien social face aux effets délétères des ruptures brutales ”.
Effectivement, ACAY s’appuie sur un travail collaboratif avec ses partenaires opérationnels afin de favoriser une prise en charge intégrale du jeune qui permet une meilleure réinsertion.
