Depuis le 5 décembre, une douzaine de staffs et volontaires de l’équipe d’ACAY se relaient à Tacloban pour une mission auprès des victimes du typhon Yolanda. En partenariat avec le département des affaires sociales (DSWD), des sessions de stress debriefing ou d’écoute des expériences de chacun sont organisés à un rythme soutenu. Dans des écoles, auprès des plus jeunes, c’est sous forme de dessin que les enfants peuvent raconter ce qu’ils ont vécu. Dans le village de Sta Cruz, à 20 minutes de Tacloban, l’un des plus touché par les vents, les pluies et les trois vagues successives qui ont balayé toutes les maisons et fait plus de 200 morts, c’est à travers des groupes de paroles avec les adolescents et les adultes que les langues se délient, que les larmes coulent, que les expériences douloureuses sortent et que la vie reprend peu à peu le dessus. De mettre des mots sur leurs souffrances, de l’exprimer et donc de la reconnaitre leur permettent de retrouver un nouveau souffle intérieurement. Les anciens nous le disent « sister vous avez ramené la joie dans notre village ». Les rires ont repris leur place.
Beaucoup reste à reconstruire, des maisons comme des hommes. C’est avec cette première étape vers cette reconstruction humaine qu’ACAY a voulu apporter son expertise avec ces 10 jours de mission, jusqu’au 18 décembre. Première étape qui nous fait dire comme l’inscription sur une pancarte le long d’une route ou tout est détruit : « Sans toit, sans maison mais pas sans espoir ».
Laurent Thorigne
Marcel Van Program Head